Déjà couronné Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise, “The Brutalist”, troisième long-métrage de Brady Corbet, continue d’éblouir la planète cinéma. Lors de la 82e cérémonie des Golden Globes, cette fresque monumentale a raflé les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Adrien Brody. Avec une durée impressionnante de trois heures trente, ce drame puissant s’impose comme le favori incontesté de la saison des Oscars. Sa sortie en salles est prévue à partir de la semaine du 12 février, notamment dans les cinémas marocains, où il est très attendu.
Un chef-d’œuvre visionnaire
“The Brutalist” relate le destin tragique de László Tóth (Adrien Brody), un architecte juif hongrois rescapé de l’Holocauste, confronté à la désillusion du rêve américain. Immigré aux États-Unis, László espère reconstruire sa vie en exerçant son art, mais il se heurte à un monde où l’argent et le pouvoir dictent les règles. Le riche industriel Harrison Lee Van Buren (Guy Pearce) lui commande un ambitieux complexe architectural de style brutaliste. Mais entre les ambitions artistiques de László et le pragmatisme de Van Buren, les tensions explosent, rendant leur collaboration toxique.
Brady Corbet tisse une fresque narrative puissante, où chaque détail visuel et symbolique enrichit le récit. Dès la première scène, un plan-séquence captivant plonge le spectateur dans les ténèbres du passé de László, avant de le faire émerger dans une lumière trompeuse : la statue de la Liberté, montrée tête en bas, préfigure le cauchemar à venir.

Un casting au sommet
Adrien Brody livre une performance magistrale, la plus marquante depuis “Le Pianiste”. Il incarne un homme torturé, habité par une vision artistique dévorante et en lutte constante contre ses démons. À ses côtés, Felicity Jones brille dans le rôle d’Erzebeth, l’épouse et soutien indéfectible de László, elle aussi marquée par les horreurs des camps nazis. Leur relation, douce et complexe, contraste avec l’affrontement brutal entre László et Van Buren, interprété avec brio par Guy Pearce.
L’art comme force transcendante
“The Brutalist” n’est pas seulement une histoire d’ambition artistique. Le film explore des thématiques universelles : l’immigration, les traumatismes historiques, et le rapport conflictuel entre l’art et le capitalisme. La visite des carrières de Carrare, en Toscane, où Michel-Ange s’approvisionnait en marbre, est une métaphore éclatante de la lutte entre la création pure et les exigences du monde matériel.
Divisé en deux parties, ce drame met en lumière le paradoxe auquel fait face László : l’argent de Van Buren, indispensable à son projet, devient également une menace pour son intégrité artistique. Pourtant, comme le rappelle l’épilogue, c’est l’art qui traverse les âges. Le complexe architectural imaginé par László, et dans lequel il a investi son âme, devient le véritable legs de cette histoire, reléguant au second plan les financiers qui l’ont soutenu.

Un film au sommet de l’excellence
Brady Corbet, déjà remarqué avec “The Childhood of a Leader” et “Vox Lux”, atteint ici une maîtrise totale. Malgré sa durée exigeante de trois heures trente, “The Brutalist” captive grâce à une narration fluide et un symbolisme profond. Ce mélange unique d’audace formelle et de limpidité dramatique a séduit les jurys internationaux et promet de conquérir les Oscars.
Le film sera à découvrir dès la semaine du 12 février, et notamment dans les salles marocaines, où il est très attendu. Préparez-vous à une expérience cinématographique qui transcende le simple récit pour devenir une véritable fresque humaine et artistique.