Samia Benbrahim : « Je tenais absolument à créer une collection « genderless »»

by La Rédaction

YELLI JEWELS, une marque de bijoux 100% marocaine qui puise dans la richesse Amazigh et dans le savoir-faire ancestral. Crées par la jeune franco-marocaine, Samia Benbrahim, ces bijoux inspirés de l’histoire des grandes civilisations du monde, propose une collection unisexe, universelle et intemporelle. Bienvenu dans le monde néo-berbère d’une créatrice au supplément d’âme. 

1/ Quelle est la particularité de vos créations ?

La particularité de mes bijoux c’est que ce sont des créations néo-amazigh qui requièrent des techniques et savoir-faire ancestraux.

Effectivement, je puise ma principale inspiration de la culture Amazigh/ Berbère qui m’impressionne depuis toute petite par leurs motifs tribaux aussi bien reconnaissables sur des tapis que sur des bijoux. C’est une culture à symbolique forte, mais c’est aussi une culture mystique dont les mythes polythéistes ancestraux sont fascinants. J’ai appris plus tard que c’était une société qui prônait l’égalité Homme, Femme au niveau du travail, des chants et danses..

Pour revenir à mes créations, je les dessine à travers diverses inspirations : Amazigh, mais pas que. 

2/ Comment est née l’idée de créer des bijoux ?

Je suis une grande voyageuse, j’ai visité une quarantaine de pays dont 7 en backpack solo en Asie : Sri Lanka, Inde, Birmanie, Cambodge, Vietnam, Philippines et Indonésie. Dans chaque pays que je visitais, mes yeux allaient essentiellement vers les bijoux! La plupart étaient en argent et artisanaux et me faisaient pour certains d’entre eux penser aux bijoux que j’achetais dans le Sud du Maroc. Mes créations sont à la croisée, au carrefour d’inspirations Amazigh, asiatiques, américain-latinos (j’ai vécu un an au brésil et ai eu l’occasion de visiter les pays voisins) artisanaux mais aussi des bijoux de maison de luxe ou de créateurs comme Aurélie bidermann ou Ana Khouri (étant intéressée par la mode depuis longtemps) .Ce sont des bijoux fabriqués à la main localement dans la région du Sud ( Tiznit essentiellement) par des artisans artistes experts dans le domaine depuis plus de 30 ans qui maîtrisent des techniques méticuleuses telles que le filigrane, l’émail, la ciselure.. L’argent utilisé est 925, cad : 92,5 d’argent et 7,5 de cuivre, cela pour garantir la qualité et longévité des bijoux, mais également pour éviter les allergies. C’est aussi dans cette démarche slow-fashion, que tout est produit au Maroc  , dans la perspective de promouvoir un mode de consommation durable : consommer moins, consommer local, consommer mieux. C’est pour cela que les bijoux sont produits en flux tendu : afin d’éviter le gaspillage : c’est-à-dire que les bijoux sont fabriqués en quantité limitée et c’est une commande qui déclenche la production d’une nouvelle série de bijoux. Enfin, je dirais que la réussite des bijoux vient certainement d’une très fine entente entre mes collaborateurs (les artisans) et moi : sur un plan artistique surtout mais aussi relationnel.

3/ Pourquoi Yelli ?

J’ai voulu rendre hommage à une dame qui m’a offert une paire de créoles artisanales en argent au Vietnam qui était apprêtée de la même manière que d’autres femmes (apparats de bijoux en argent qu’elles fabriquaient elles-mêmes) et elle m’a dit : maintenant tu es comme nous, comme ma fille ( c’était l’ainée du groupe). Yelli vient d’un dialecte amazigh qui signifie ma fille , cela retranscrit très bien le caractère héréditaire de ces bijoux et leur longévité. 

« Consommer moins, consommer local, consommer mieux »

4/ Comment nait une collection ?

De tout et de rien, d’un moment de calme et de volupté où des images de bijoux s’emparent vivement de mon esprit, parfois avant d’aller de me coucher, des histoires et mythes qui me parlent , de musique, d’une séance lèche-vitrine en ligne ou en réel. Dès que j’ai une idée je la gribouille dans un carnet, dès que j’ai une inspi je l’enregistre que cela soit sur pinterest ou instagram et puis petit à petit un fil conducteur se tisse entre ces différents bribes d’images pour créer un ensemble homogène, une histoire, un moodboard, une collection.

5/ Quels sont vos matériaux de prédilection ?

Argent 925, essentiellement. Dans la collection ODC j’ai utilisé des pierres de rocaille mais aussi de vraies pierres non taillées comme le lapis lazuli, le corail ou la turquoise.J’aime beaucoup utiliser des pièces de monnaie anciennes marocaines : elles incarnent parfaitement l’intemporalité des bijoux. Dans de futures collections j’essaierai probablement le vermeil, également utilisé dans certaines régions du Maroc Amazigh.. et pourquoi pas des pierres fines semi-précieuses taillées, toujours dans un stylé néo-amazigh, néo-traditionnel. J’ai déjà d’ailleurs le thème de ma prochaine collection et elle nécessite des couleurs! 

« Yelli vient d’un dialecte amazigh qui signifie ma fille , cela retranscrit très bien le caractère héréditaire de ces bijoux et leur longévité » 

6/ Quel est votre bijou préféré ?

Impossible à choisir, cela dépend de mes humeurs et des occasions. Au quotidien j’aime beaucoup mettre des bagues et je sors rarement sans mes bagues yelli jewels : de la collection ODC  la bague grey Eben et la bague Coin et de la Nouvelle collection la bague Plus studs , la bague wavy réversible et la bague double studs. Pour des occasions, j’aime bien porter les boucles F.L Studs , les boucles et studs ou medaillon studs. J’adore aussi tous les nouveaux colliers avec les chaînes et il y en a beaucoup… Donc impossible de me décider.

7/ Quelle est la particularité de la nouvelle collection ? 

Pour pousser l’aspect singulier et unique du bijou néo amazigh en argent, je tenais absolument à créer une collection genderless, dépourvue de connotation genrée ou stigmatisée. En fait le but pour moi ce n’était pas de créer des bijoux dans lesquels on se reconnaîtrait mais plutôt des bijoux comme des instruments qu’on adaptait à soi, comme continuité d’un individu : singulier et unique. C’est pour cela que j’ai créé des bijoux géométriques, des statement pieces mais plutôt fines, pour pouvoir les adapter tout un chacun. C’est  parce que j’ai eu des commandes de la part d’hommes, surtout des artistes ou des connaisseurs dans l’art, que j’ai poussé cette idée. C’est comme ça qu’U/LT/MA est née est j’en suis fière.

7/ Comment porter un bijou ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?

Je ne suis ni Lagerfeld ni Christina Cordula pour juger un style ou une « erreur », ca va à l’encontre des fondements mêmes de ma marque . Je pense que l’on doit suivre ses envies, que cela suive les tendances de la mode du jour ou pas…tant que l’on se sent bien!

L ‘ »ART » -ISANAT MAROCAIN

C’est après ses aventures, dans son carnet de voyage, que Samia s’habitue à griffonner ses pensées et ses idées. Elle dessine également ses croquis de bijoux. Mais c’est à l’aide d’un logiciel graphique que le bijou prend réellement forme: il est imprimé et «porté» avant d’être communiqué aux artisans avec lesquels elle travaille.C’est de l’argent de qualité 925 (92,5% d’argent), qui est utilisé pour la fabrication des bijoux YELLI JEWELS. L’argent d’abord fondu pour obtenir des lingots ou des fils en fonction du modèle souhaité est affiné par la suite à l’aide d’une machine.S’ensuit la découpe du modèle puis une ou plusieurs des étapes suivantes : Émail / Ciselage / Filigrane.  Les différentes pièces sont ensuite assemblées par la suite par soudure, perlage ou sertissage. Enfin le bijou est poli selon une finition mate ou brillante.

Samia BENBRAHIM, créatrice de la marque

YELLI JEWELS, UNE MARQUE ÉCO-RESPONSABLE

Issus d’une longue lignée d’orfèvres et respectueux du savoir-faire artisanal traditionnel, c’est passionnés que les artisans établis dans le Sud du Maroc, précisément à Tiznit, travaillent minutieusement l’argent pour faire de YELLI JEWELS des pièces uniques artistiques emprunts d’Histoire. Samia fait de nombreux allers-retours à Tiznit afin d’assurer le bon déroulement du processus et maintenir la bonne collaboration existante entre eux, amicale, quasi familiale. YELLI JEWELS sont aussi des bijoux qui s’inscrivent dans une démarche de Slow-fashion. Dans la perspective de promouvoir un mode de consommation durable et plus réfléchi, seuls des matériaux de qualité sont utilisés afin de garantir la durabilité des bijoux YELLI JEWELS.Respectueux de l’environnement social et local, tous les produits y compris le packaging sont fabriqués au Maroc dans des conditions de travail socialement responsables.Par ailleurs, afin d’éviter le gaspillage, dans une éthique éco-responsable, YELLI JEWELS favorise le recyclage de l’argent et préconise un système de  production en flux tendu. C’est-à-dire que les bijoux sont fabriqués en quantité limitée et c’est une commande qui déclenche la production d’une nouvelle série de bijoux. 

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