C’est un retour qui fait du bruit dans les sphères économiques marocaines : Anas Sefrioui, magnat de l’immobilier et PDG du groupe Addoha, signe une réapparition tonitruante dans le prestigieux classement des milliardaires de Forbes 2025. Une renaissance qui coïncide avec une envolée spectaculaire des actions de son groupe, dopée par un rebond inattendu des ventes de logements.
Avec une fortune désormais estimée à 1,6 milliard de dollars, Sefrioui s’offre le luxe de partager la première marche du podium marocain avec un autre poids lourd de la finance : Othman Benjelloun. Le patron de Bank of Africa, discret mais toujours influent, voit lui aussi sa fortune progresser de manière significative, passant de 1,4 à 1,6 milliard de dollars en un an. Ensemble, les deux hommes se hissent à la 2.110e place mondiale, et figurent au 14e rang continental.
En revanche, le vent souffle dans l’autre sens pour Aziz Akhannouch. Le chef du gouvernement et homme d’affaires chevronné voit sa fortune reculer à 1,5 milliard de dollars, en baisse de 100 millions par rapport à l’an dernier. Il glisse ainsi à la 2.233e place mondiale, et se retrouve derrière ses deux compatriotes au classement africain. Une inversion symbolique, dans un contexte où les performances économiques personnelles sont scrutées à l’aune des engagements publics.
Ce trio marocain s’inscrit dans un paysage africain en pleine mutation. Pour la première fois, le continent dépasse les 100 milliards de dollars de fortune combinée, répartis entre 22 milliardaires, soit deux de plus que l’année précédente. Une progression tirée notamment par le bond spectaculaire d’Aliko Dangote. Le Nigérian, roi du ciment et désormais raffineur d’envergure, consolide sa place de numéro un africain avec une fortune qui grimpe à 23,9 milliards de dollars. Johann Rupert (14 milliards) et Nicky Oppenheimer (10,4 milliards), tous deux Sud-Africains, complètent le trio de tête.
À l’échelle mondiale, Forbes révèle un cap historique : jamais la planète n’avait compté autant de milliardaires, avec 3.028 fortunes recensées en 2025, contre 2.781 un an plus tôt. Leur richesse combinée atteint désormais 16.100 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB de toutes les nations, à l’exception des mastodontes que sont les États-Unis et la Chine. Un signe, s’il en fallait un, que les ultra-riches continuent de prospérer dans un monde où les inégalités restent criantes.
