Cinquante ans après sa disparition, Oum Kalthoum continue de régner sur l’imaginaire collectif du monde arabe. Son empreinte musicale et culturelle est si profonde que son influence dépasse les générations. Dans les cafés du Caire, dans les taxis bondés et même dans les salons familiaux, sa voix résonne encore, enveloppant le quotidien d’une nostalgie indélébile.
Née en 1898 dans un village du delta du Nil, elle grandit dans une famille modeste. Pour se produire sur scène dans une société conservatrice, elle se déguise en garçon, défiant ainsi les interdits imposés aux femmes. Très vite, son talent éclatant l’impose comme une révolutionnaire de la musique arabe. Dans les années 1930, elle fusionne les traditions du tarab avec des orchestrations modernes, offrant aux mélomanes une expérience musicale d’une intensité inégalée.

Son art dépasse la simple expression musicale : il devient le reflet d’une Égypte en pleine mutation. Après la révolution de 1952, ses chansons deviennent l’hymne officieux du nationalisme égyptien, portées par des textes exaltant la grandeur et l’identité du pays. Ses concerts, souvent interminables, hypnotisent des foules entières, et encore aujourd’hui, des jeunes découvrent son répertoire avec la même fascination que leurs aînés.
Surnommée le “Quatrième Pyramide” en raison de son influence monumentale, Oum Kalthoum s’éteint le 3 février 1975. Pourtant, sa légende ne cesse de grandir. Un film retraçant sa vie est attendu pour 2025, preuve que son héritage reste plus vivant que jamais. C’est dans ce contexte que France 24 consacre un reportage spécial à la diva, mettant en lumière son parcours hors du commun et l’impact durable de sa musique sur la culture égyptienne et au-delà.