Khadija Jayi embrase la matière dans “Après le feu” : une renaissance brûlante à Marrakech

by La Rédaction

À Marrakech, le feu ne détruit pas toujours. Parfois, il façonne, transforme, transmute. C’est ce que révèle puissamment Après le feu, la nouvelle exposition de l’artiste Khadija Jayi, présentée à la prestigieuse Comptoir des Mines Galerie. Avec cette série inédite, Jayi propose bien plus qu’un accrochage esthétique : une introspection poétique sur la mémoire, les blessures, la matière et la résilience.

Au cœur de l’exposition, des œuvres organiques, troublantes, issues d’un travail méticuleux sur la texture et la combustion. Ici, la matière brûlée devient un langage à part entière. Papier, fibre, cendre : chaque fragment semble chargé d’une mémoire silencieuse. Dans Corps terrestre, série centrale de l’exposition, l’artiste fait dialoguer les failles de la surface avec les traumatismes collectifs, transformant la violence en une forme de guérison visuelle .

   

Ce parcours artistique s’inscrit dans une logique quasi archéologique. Jayi fouille, gratte, superpose, comme pour exhumer des récits oubliés. Chaque pièce évoque des cartographies intimes, des territoires blessés ou effacés, où les cicatrices deviennent des points de repère. L’artiste y inscrit une géographie politique et sensible : celle des peuples invisibles, des féminités marginalisées, des terres en tension. Le silence, ici, n’est pas vide. Il survit. Il résonne. Il raconte .

Mais Après le feu est aussi un projet résolument contemporain. L’exposition intègre des médiums variés — sculpture, photographie, vidéo — et adopte un langage plastique riche, alliant finesse du geste artisanal et radicalité des matériaux. Dans Broder les braises, Jayi crée une analogie entre la broderie traditionnelle et les cicatrices laissées par les flammes, révélant la beauté dans la ruine, la force dans la fragilité .

Cette exposition, à découvrir le samedi 20 décembre 2025 de 17h à 21h lors du vernissage VIP, s’annonce déjà comme un événement majeur dans la scène artistique marocaine. À travers ses œuvres, Khadija Jayi confirme sa place parmi les artistes qui, loin du vacarme médiatique, font du silence une matière noble et du feu une promesse de renaissance.

   

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