À seulement 17 ans, Gout Gout affole les chronos et électrise les pistes. Ce sprinteur australien d’origine sud-soudanaise, surnommé « Godgot », a su imposer son nom là où les records vacillent et les légendes commencent. Son ascension est fulgurante, son style inimitable, et son ambition, à peine voilée : inscrire son nom aux Jeux olympiques de 2032… chez lui, à Brisbane.
Dès l’âge de 16 ans, il éclipse les attentes. Avec un temps de 10.04 secondes sur 100 mètres (et un 9.99 potentiel sans l’aide du vent), il flirte avec des sommets que peu atteignent à cet âge. Mais c’est sur 200 mètres que Gout crée la secousse : un chrono de 20.04 secondes qui efface le vieux record océanien de Peter Norman, établi aux Jeux de Mexico en 1968. Plus marquant encore, une analyse virtuelle le crédite d’un avantage de 9 centièmes sur Usain Bolt au même âge. Oui, vous avez bien lu.
Mais Gout, ce n’est pas seulement une question de chiffres. Son style fascine : buste droit, foulée ample de 2,60 mètres (contre 2,45 m pour Bolt), il allie grâce féline et puissance maîtrisée. Un équilibre rare, nourri par un entraînement désormais international. En effet, il s’apprête à rejoindre les rangs de Noah Lyles, champion olympique américain, pour peaufiner son explosivité en Floride.
Le monde ne s’y est pas trompé. Adidas a signé avec lui un contrat record de 6 millions de dollars, une alliance stratégique qui court jusqu’aux Jeux de Brisbane. Une première pour un si jeune athlète, encore scolarisé, mais déjà vu comme l’héritier d’une lignée dorée.
Cependant, la route du succès n’est pas linéaire. En mars, lors du meeting de Melbourne, Gout a été devancé par Lachlan Kennedy, 21 ans. Et lors de la finale de l’Asta Well Gift, il termine deuxième… derrière un instituteur ayant bénéficié d’un handicap de départ. Des revers symboliques, mais précieux pour forger le mental de ce phénomène en devenir.
Aujourd’hui, l’athlétisme australien mise gros sur Gout Gout. Et à voir sa trajectoire, il y a fort à parier que le monde entier fera bientôt de même.