Si la pâtisserie est un art, Yazid Ichemrahen en est le poète incandescent. À seulement 22 ans, il devenait le plus jeune champion du monde des desserts glacés. Mais derrière les honneurs, ce Maroco-Français né à Épernay a surtout construit son succès à la force d’un parcours hors du commun. Abandonné dans la petite enfance, ballotté entre familles d’accueil et foyers, il aurait pu se perdre dans les marges. C’est pourtant dans le sucre et la précision qu’il a trouvé sa voie – et fait de chaque geste en cuisine un manifeste de résilience.
Sa carrière démarre tôt, et très fort. À 14 ans, il s’oriente vers la pâtisserie, comme un instinct de survie. Ce jeune autodidacte affamé de savoir ira frapper à la porte des plus grands : Pascal Caffet, Angelo Musa, Joël Robuchon. Tous reconnaissent en lui un talent brut, doublé d’une détermination rare. Chez Robuchon à Monaco, il affine son style : exigeant, pur, à la recherche de l’essentiel. C’est cette rigueur qui, quelques années plus tard, le mènera sur le toit du monde, lors de sa victoire au Championnat du Monde des Desserts Glacés.
Mais Yazid Ichemrahen ne se contente pas des podiums. Entrepreneur dans l’âme, il fonde plusieurs concepts innovants – dont le très remarqué @yazid.athome, un « restaurant-appartement » à Paris où la pâtisserie se vit comme une expérience immersive. À la fois salon de thé cosy le jour et table festive la nuit, ce lieu incarne à la perfection sa philosophie : créer des instants sincères, intimes, où le goût est roi et la simplicité une signature. Trois ingrédients, trois textures, pas une de plus – telle est sa règle d’or.
Aujourd’hui chef pâtissier du prestigieux Royal Monceau – Raffles Paris, Yazid repense la carte sucrée avec audace et élégance. Entremets vanille-jasmin, chocolats en édition limitée, desserts inspirés de ses voyages… tout est minutieusement calibré, mais sans jamais trahir l’émotion. Car c’est là que réside la vraie force de Yazid Ichemrahen : au-delà du geste technique, c’est son histoire, son feu intérieur, qui transparaît dans chaque bouchée.
Rares sont les chefs capables de conjuguer aussi harmonieusement excellence et authenticité. Yazid ne joue pas un rôle : il incarne une revanche, une ascension sans artifice. Et dans un monde parfois aseptisé, sa sincérité fait l’effet d’un dessert inattendu : à la fois déroutant, réconfortant, et terriblement inspirant.
 
 
 
