Forum Africain sur l’Intelligence Artificielle : une ambition pour l’avenir de l’Afrique

by La Rédaction

Rabat, le 4 juin 2024 – Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’est ouvert, hier à Rabat, le premier forum africain de haut niveau sur l’intelligence artificielle. Organisé du 3 au 5 juin 2024, par Ai Movement-UM6P, en partenariat avec l’UNESCO, il est porté par la Prof. Amal El Fallah Seghrouchi, spécialiste mondiale de l’IA qui ambitionne de fédérer les acteurs africains autour d’une stratégie IA souveraine et adaptée aux défis du continent.

   

Un défi continental à relever

L’intelligence artificielle (IA) est devenue un terrain de compétition et d’innovation qui transforme les rapports socio-économiques, politiques et écologiques. L’IA représente aussi une opportunité unique pour stimuler le progrès et proposer des solutions dans une multitude de secteurs, dont l’éducation, la santé, l’agriculture. « L’Afrique est confrontée aux mêmes enjeux que les autres continents, mais elle a également des problèmes spécifiques tels que l’enclavement du monde rural, la connectivité, l’illettrisme par exemple. L’IA peut nous permettre de faire le « saut de grenouille » quantique et macro-économique tant attendu. Ce que nous appelons de nos vœux, lors de ce forum, c’est d’explorer les moyens de développer l’intelligence artificielle basée sur une vraie stratégie sectorielle tout en mettant en place les garde-fous juridiques et réglementaires nécessaires pour protéger les utilisateurs et la société dans son ensemble », a souligné, lors de notre rencontre, Amal El Fallah Seghrouchi, Professeure de classe exceptionnelle de la Sorbonne, qui est aussi à l’initiative de nombreux projets de recherche, notamment au Japon, au Mexique, au Brésil et dans divers pays européens. Cette spécialiste mondiale de l’IA appelle à l’émergence d’un véritable écosystème IA sur le continent. La multiplication de talents africains de la Tech et la mobilisation d’investissements massifs deviennent en effet des impératifs pour les pays africains en quête de progrès technologique.  

Une participation internationale et des ambitions de haut niveau

Pour la première fois, plus de 20 pays africains sont représentés par des délégations de haut niveau. Diplomates, politiques, experts, chercheurs et entrepreneurs, prêts à engager des dialogues constructifs sur l’avenir de l’IA en Afrique se sont déplacés à Rabat pour appréhender les enjeux globaux directement liés à l’intelligence artificielle.

Le Forum vise à déboucher sur un « consensus africain », à même de mobiliser les institutions à travers l’ensemble du continent afin de s’approprier les enjeux et les opportunités qu’offre l’IA, tout en prenant en compte les défis spécifiques du continent. Ce consensus repose sur trois principes fondateurs : travailler à l’élaboration d’un cadre commun pour une gouvernance mondiale et inclusive de l’IA ; exploiter l’IA dans le secteur public et au service du bien commun africain ; garantir le développement et l’utilisation éthique de l’IA, basés sur les droits humains, au service de toutes et tous.

Un Ai Movement déjà en route…

Membre de la Commission Mondiale de l’Éthique des connaissances Scientifiques et des Technologies de l’UNESCO (COMEST) et Présidente Exécutive du Centre International d’Intelligence Artificielle, appelé Ai Movement, de l’Université Mohammed VI  Polytechnique (UM6P), Prof. Amal El Fallah Seghrouchi a déjà mis quelques-unes de ses ambitions en pratique : « Nous avons lancé un master pour les 8 à 14 ans au Maroc. Ceux-ci sont capables de monter des robots, de programmer des robots et des bots. Les enfants qui ont 14 ans aujourd’hui seront, dans 4 ans, à l’université. Ils sont les futurs ingénieurs IA de demain. » Passionnée par les sujets de société relatifs aux problèmes d’éthiques, du genre, de l’inclusion et de la justice sociale, celle qui a été nomméepar les Berkeley World Business Analytics Awards, dans la catégorie « Femme de l’année » pour le continent africain, soutient également des programmes en faveur des personnes moins favorisées, à l’exemple d’une solution qui scanne les documents avec un téléphone et explique leur contenu oralement, ce qui permet à une personne illettrée d’éviter de devoir passer systématiquement par un tiers. « Cela démontre que l’IA apporte des solutions, dans tous les milieux. »

La journée conclusive du Forum, appelée « Moroccan Ai Innovation Day », mettra justement à l’honneur l’écosystème tech marocain. Plus de 100 startup marocaines sélectionnées en amont présenteront des use case tout en échangeant avec leurs pairs pour faire du Maroc une terre de développement de l’IA en Afrique. Il vous reste jusqu’à demain pour assister à ce Forum particulièrement inspirant et engageant et qui marque, sans aucun doute, le début d’une nouvelle ère en espérant qu’une IA, éthique et inclusive, sera un puissant moteur de développement pour le continent.

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