Hier, 27 février, le Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain de Rabat a accueilli un événement exceptionnel pour célébrer la clôture de l’exposition « COBRA, Un serpent à multiples têtes ». Une soirée où l’histoire de l’avant-garde européenne a rencontré l’effervescence culturelle marocaine, réunissant des diplomates et des passionnés d’art autour d’un mouvement artistique audacieux et révolutionnaire.
Parmi les personnalités présentes, Mehdi Qotbi, président de la Fondation Nationale des Musées, a reçu les ambassadeurs de Belgique, des Pays-Bas et du Danemark, trois pays fondateurs du mouvement CoBrA, né en 1948 entre Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Ce mouvement, marqué par la liberté du geste et l’expérimentation artistique, a réuni des figures majeures comme Asger Jorn, Karel Appel, Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, ou encore Corneille.
Pour l’occasion, Mme de Braekeleer, commissaire de l’exposition actuellement consacrée à Pierre Alechinsky à la Fondation Boghossian de Bruxelles, a offert une visite guidée exclusive. Son intervention a éclairé le public sur l’esprit radical de COBRA, un collectif où la spontanéité et l’instinct prenaient le pas sur toute contrainte académique, en résonance avec l’énergie des grands bouleversements artistiques du XXe siècle.
Mme de Braekeleer a également évoqué l’autre exposition présentée au musée Mohammed VI : la formidable rétrospective de l’œuvre de Chaïbia Tala, figure incontournable de l’art naïf marocain. Chaïbia a fasciné les artistes du mouvement CoBrA, qui voyaient en elle une force brute et une spontanéité débridée, loin des carcans académiques. Très proche de ces peintres et poètes en quête d’expression pure, elle vibrait à la même fréquence, animée par une énergie sauvage et une liberté absolue.
La soirée s’est poursuivie avec une conférence dédiée à Pierre Alechinsky, dernier représentant vivant de CoBrA, avant de se conclure en poésie. De jeunes talents marocains ont en effet offert une performance vibrante, tissant un pont entre les élans libertaires de CoBrA et la créativité contemporaine marocaine.
Une célébration artistique qui inscrit encore davantage Rabat comme une capitale culturelle où le dialogue entre les avant-gardes d’hier et les expressions d’aujourd’hui ne cesse de s’enrichir.






