Essaouira fait vibrer ses racines : le Festival des Andalousies Atlantiques célèbre 20 ans de métissage musical

by La Rédaction

Vingt ans déjà que le Festival des Andalousies Atlantiques fait résonner les murs d’Essaouira au rythme du vivre-ensemble. De demain 30 octobre au 2 novembre, la cité des alizés accueille une édition anniversaire pleine de promesses artistiques, de retrouvailles symboliques et de ponts culturels entre traditions juives, musulmanes, chrétiennes et berbères.

L’ouverture, le jeudi soir à la Salle Al Massira, annonce d’emblée la couleur : un hommage en musique aux fondateurs du festival, avec l’orchestre de Mohamed Larbi Lamrabet, dirigé par le maître Mohamed Laroussi. Le public est invité à un voyage sonore à travers les musiques judéo-andalouses, issaouies, sahraouies, le tout orchestré en une majestueuse symphonie nomade. Une manière forte de rappeler que ce festival n’est pas qu’un événement musical, mais une déclaration d’amour à l’héritage pluriel du Maroc.

   

Le lendemain, la journée du 31 octobre s’ouvre sur un forum intellectuel au Bayt Dakira, autour du thème « l’importance du lieu, l’importance du lien ». Tout un symbole pour Essaouira, ville carrefour des civilisations. L’après-midi, la musique reprend ses droits : le rabbin Marc Marciano et Faysel Benaïda, jazzman algérien, proposent un duo inattendu entre liturgie et modernité. Puis, dès 16h45, les voix d’Enrico Macias, Fadjo Gurat, Seféu Ruschid ou Ali Damsa font vibrer Dar Souiri dans un tourbillon de mémoires partagées. Raymond El Bidaoui, figure tutélaire du patrimoine musical judéo-marocain, revient en scène dans un hommage vivant à la chanson populaire.

Le samedi 1er novembre confirme la richesse du programme. Dar Souiri devient une agora musicale où se croisent les talents de Souhailah Sahraoui, Lilia Meissoun ou encore Pablo Saez. L’Espagne, l’Algérie, Israël, le Maroc : tous réunis dans une partition sans frontières. En soirée, la Grande Scène accueille Tierra Bendita, spectacle flamenco de haute intensité signé Patricia Guerrero. Une démonstration de liaisons sensuelles entre les racines andalouses et les rythmes du Sud. Puis, à 22h45, c’est au tour du guitariste Ahmed Guenoun et son orchestre de faire vibrer la salle avant une nuit blanche festive, dirigée par Raymond El Bidaoui et le chanteur Essaïd Benhaddou. Musiques populaires, danses, chants, le public est invité à entrer dans la transe collective jusqu’à l’aube.

Enfin, le dimanche matin clôt le festival sur une note spirituelle, avec une conférence au Dar Souiri consacrée à l’oud, instrument-symbole du dialogue des civilisations. Une manière élégante de boucler la boucle et de rappeler que, plus que jamais, Essaouira reste un phare de la tolérance, de la mémoire et du dialogue culturel.

   

Vous aimerez aussi