Il y a des livres qui ne murmurent pas mais qui crient. Des récits qui ne cherchent pas la complaisance, mais la vérité brute. La Hchouma, premier roman de Dounia Hadni, s’inscrit dans cette veine. C’est avec ce texte coup de poing que l’autrice franco-marocaine viendra à la rencontre du public, ce jeudi 24 avril 2025 à 18h30, à la Galerie Abla Ababou à Rabat. Une soirée placée sous le signe de l’art, de la littérature, mais surtout de l’émancipation.
Dounia Hadni n’a pas écrit pour plaire, mais pour déranger. Son roman met en scène Sylia, jeune femme de 26 ans, étranglée par les injonctions contradictoires d’une société où l’on dit aux filles d’être jolies mais pas trop, libres mais discrètes, pieuses mais séduisantes. À coups de phrases aussi acérées que poétiques, l’autrice expose l’hypocrisie ambiante, les violences larvées et l’assignation constante à une féminité docile. Ce qui commence comme une crise identitaire devient alors un acte de résistance, une quête désespérée pour se réapproprier son corps, sa voix, sa liberté.
La force de La Hchouma réside aussi dans sa langue. Dounia Hadni manie les mots comme d’autres manient la colère : avec précision, avec fièvre, sans jamais perdre le fil de l’émotion. Sa plume est rageuse, incandescente, traversée d’une urgence vitale. On y sent l’écho d’un vécu personnel, transfiguré par une écriture littéraire puissante. Et ce n’est pas un hasard si cette œuvre prend vie dans le cadre d’un rendez-vous artistique : la Galerie Abla Ababou, lieu de dialogue entre l’art et les luttes contemporaines, incarne parfaitement le terrain d’expression qu’il fallait à ce texte.
La rencontre, modérée par Khaoula Harajabi, promet d’être intense. Il ne s’agira pas seulement de parler littérature, mais d’ouvrir un espace de parole pour toutes celles et ceux que la honte a trop longtemps bâillonnés. Dounia Hadni nous rappelle, en filigrane, que la libération commence souvent par un livre, un mot, un cri.