Le design comme vecteur de transformation sociale, environnementale et culturelle : tel est le credo affirmé par l’Institut du monde arabe à Paris, qui vient de lancer la troisième édition de son Prix du design. L’événement, désormais bien ancré dans le calendrier créatif international, met en lumière des talents issus ou liés au monde arabe, en s’appuyant cette année sur des thématiques résolument ancrées dans l’actualité : artisanat, durabilité et économie circulaire.
En invitant les créateurs à proposer, d’ici au 20 mai 2025, des objets et architectures responsables, l’IMA s’adresse à une génération de designers conscients des défis climatiques et désireux d’ancrer leur travail dans les savoir-faire locaux. Ce positionnement, à la croisée de l’esthétique et de l’engagement, confère à cette édition une dimension manifeste d’urgence et de réflexion. À travers les projets proposés, ce ne sont pas seulement des formes ou des fonctions qui sont mises à l’épreuve, mais un mode de pensée, une vision de la production et de la consommation repensée à l’échelle des cultures arabes.
Cette volonté de faire du design un levier de changement est également incarnée par la diversité du jury international. Placé sous la présidence de Lina Ghotmeh, figure montante de l’architecture franco-libanaise, le jury réunit des experts tels que l’architecte marocaine Aziza Chaouni, connue pour son engagement en faveur du développement durable, ainsi que plusieurs figures de l’écosystème créatif et institutionnel, comme François Leblanc di Cicilia ou Ismaïl Tazi.
Créé en 2023, le Prix du design de l’IMA se déploie en effet à travers cinq catégories, dont un Grand prix, un prix du talent émergent ou encore un prix dédié à l’artisanat contemporain, traduisant la volonté de couvrir la richesse et la pluralité des pratiques. Les projets doivent avoir vu le jour entre septembre 2022 et mai 2025, et les candidats doivent être liés à un pays membre de la Ligue arabe. Les propositions finalistes seront dévoilées courant mai, et les œuvres sélectionnées seront exposées dès le 3 septembre dans les espaces prestigieux de l’Institut du monde arabe, où se tiendra également la cérémonie de remise des prix.
Ce prix ne se contente donc pas de célébrer la beauté du geste créatif : il en questionne la portée, la responsabilité et la capacité à incarner les mutations sociétales du monde arabe contemporain.