Le concert de Coldplay à Wembley, devant près de 90 000 spectateurs, devait être une célébration musicale. Pourtant, en invitant deux jeunes spectatrices israéliennes à monter sur scène, Chris Martin a provoqué un moment de tension qui a rapidement pris une dimension politique. Lorsque les jeunes filles ont révélé qu’elles venaient d’Israël, la réaction du public fut immédiate : des applaudissements pour certains, mais aussi de vives huées pour d’autres. Une scène qui montre à quel point la question israélo-palestinienne continue de résonner bien au-delà du Moyen-Orient.
Face au malaise, Chris Martin a tenté de calmer la foule en appelant à l’unité et en insistant sur le fait que « nous sommes tous des êtres humains égaux, peu importe d’où nous venons ». Mais il a ajouté, presque comme une nécessité, un mot de bienvenue aux Palestiniens présents dans le stade. Ce passage a déclenché des applaudissements nourris, soulignant combien la solidarité avec le peuple palestinien trouve un écho fort, même au cœur de Londres.
Pourtant, ce moment n’a pas manqué de susciter des critiques, notamment de la part de certains soutiens d’Israël qui ont reproché à Martin d’avoir transformé ce qui devait être un geste bienveillant en un instant perçu comme humiliant. Mais pour d’autres, surtout dans le monde arabe, il est clair que la gêne ressentie par ces jeunes spectatrices israéliennes n’est rien comparée à la souffrance quotidienne des Palestiniens, enfermés sous occupation et privés de droits fondamentaux.
Ce qui devait être un simple intermède musical a donc révélé une vérité plus profonde : la culture et la musique ne sont jamais totalement détachées des réalités politiques. En donnant une place à la voix palestinienne au milieu de Wembley, Chris Martin a, volontairement ou non, reflété ce que ressent une grande partie de l’opinion mondiale : le besoin de rappeler qu’il ne peut y avoir d’égalité sincère tant que la Palestine reste opprimée.
