Ali Najab, ancien pilote des Forces Royales Air et figure emblématique de la résilience marocaine, s’est éteint à l’âge de 81 ans. Cet homme d’exception, marqué par 25 années de captivité dans les geôles de Tindouf, a consacré sa vie à témoigner de cette période sombre tout en honorant la mémoire de ses camarades. Son livre, 25 ans dans les geôles de Tindouf, mes mémoires de prisonnier de guerre, publié il y a quelques années, est un témoignage poignant sur l’humanité, la souffrance et la détermination.
En septembre 1978, alors qu’il pilotait un Mirage F5 des Forces Royales Air, son avion fut abattu par un missile sol-air. Capturé par le Polisario, il fut transféré à Tindouf sur ordre d’officiers algériens. Là, il vécut l’indicible, entre interrogatoires musclés, conditions de détention inhumaines et humiliations répétées. Pourtant, Ali Najab n’a jamais fléchi. Il se fit le porte-voix des 476 prisonniers marocains, dispersés dans des centres en Algérie avant d’être confiés au Polisario. Son récit, enrichi d’anecdotes parfois glaçantes, souligne aussi les failles internes des camps, où certains membres du Polisario nourrissaient l’espoir d’un retour au Maroc.
Libéré en 2003, Ali Najab n’a cessé depuis de transmettre son vécu. Non pas pour entretenir une rancune, mais pour que la vérité éclate. À travers ses mots, il a défendu la dignité des prisonniers de guerre et a mis en lumière la complexité du conflit autour du Sahara marocain. Il considérait que chaque témoignage détenait une valeur inestimable dans l’histoire du Maroc.
L’héritage d’Ali Najab dépasse les frontières de son récit personnel. Il symbolise la résilience, l’espoir et le patriotisme face à l’adversité. Inhumé à Rabat mercredi, il laisse derrière lui une nation reconnaissante et un exemple éternel de bravoure.