On ne choisit pas toujours où l’on écrit son histoire, et Alaeddine Ajaraie en est l’illustration parfaite. Longtemps perçu comme un attaquant prometteur de la Botola marocaine, formé notamment au MAS et passé par le RS Berkane, il n’avait pas trouvé la pleine lumière au pays. Après une expérience en deuxième division qatarie lors de la saison 2022-2023, puis un passage difficile à l’AS FAR, éclipsé par la montée en puissance de Hamza Igamane, son avenir semblait incertain. Pourtant, c’est à des milliers de kilomètres de Rabat que son destin a basculé.
Libre en 2024, Ajaraie s’engage avec NorthEast United en Indian Super League. Un choix atypique, mais qui se révélera payant. Rapidement adopté, il marque l’histoire en remportant deux fois la Durand Cup, compétition locale prestigieuse, tout en y raflant les titres de meilleur joueur et meilleur buteur. Sa saison 2024-2025 est tout simplement dantesque : 29 buts et 10 passes décisives, un rendement qui le propulse au rang de superstar du championnat.
Surnommé le “Gignac marocain”, en référence au Français qui a marqué la Liga MX, Ajaraie est aussi entré dans l’histoire en devenant le premier joueur de l’Indian Super League à marquer contre chaque équipe du championnat. Selon ESPN, sa dernière saison est même considérée comme la meilleure campagne individuelle de l’histoire du football indien, un exploit qui dépasse les frontières.
À chaque réalisation, le public attend désormais son rituel : une célébration inspirée de Monkey D. Luffy, héros de One Piece, que les jeunes supporters reprennent en chœur dans les tribunes. Un symbole de sa fusion réussie entre football et culture populaire, qui participe à son aura unique.
Parti presque dans l’anonymat, Alaeddine Ajaraie s’est imposé comme une légende inattendue du football indien, prouvant qu’il n’y a pas de mauvais choix quand le bonheur et la passion guident une carrière.