Adieu à Ali Hassan, voix et mémoire du cinéma marocain

by La Rédaction

La disparition d’Ali Hassan marque la fin d’une époque pour le paysage audiovisuel marocain. Figure familière des téléspectateurs et cinéphiles, il fut bien plus qu’un simple présentateur : un passeur de culture, une voix qui a accompagné des générations dans leur découverte du septième art. L’annonce de son décès, confirmée par plusieurs personnalités du monde du cinéma et des médias, a suscité une vive émotion dans les milieux culturels.

Son parcours est à lui seul un pan d’histoire de la télévision marocaine. Entré à la Radio et Télévision Marocaine en 1964, Ali Hassan s’impose rapidement comme un visage incontournable du petit écran, d’abord aux commandes des journaux télévisés et radiophoniques, puis en s’orientant vers le cinéma, sa véritable passion. À travers des programmes emblématiques comme « Cinéma du jeudi » ou « Club cinéma », il a ouvert une fenêtre sur le monde aux cinéphiles marocains, contribuant à démocratiser l’accès à la culture filmique. Sa voix reconnaissable entre toutes a également marqué la radio, notamment grâce à l’émission « Entr’Acte », diffusée pendant plus de quatre décennies.

   

Mais l’homme ne s’est pas limité au rôle de médiateur culturel : il a aussi pris part, en tant qu’acteur, à plusieurs films marocains majeurs, tout en prêtant sa voix au doublage de séries, de documentaires et aux actualités filmées du Centre cinématographique marocain. À travers ces multiples facettes, il a incarné une passion vivante pour l’image et la narration, s’imposant comme un pilier discret mais essentiel de la scène artistique marocaine.

Engagé également dans la réflexion et le développement des médias, Ali Hassan a accompagné le lancement de Médi 1, collaboré à la genèse de 2M et exercé des fonctions de conseiller auprès du ministère de la Communication. Son implication dans divers jurys de festivals de cinéma témoigne de son rôle d’observateur averti et de passeur de générations, toujours soucieux de soutenir la production nationale et de valoriser la créativité maghrébine.

Avec son départ, c’est une voix, une mémoire et une présence chaleureuse qui s’éteignent, mais son empreinte sur le cinéma et l’audiovisuel marocains reste indélébile. Ali Hassan aura su transmettre une passion et une curiosité qui continueront de résonner dans l’imaginaire collectif.

   

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