Glace militante : Ben Cohen sert la paix à la cuillère

by La Rédaction

Ben Cohen, cofondateur de Ben & Jerry’s, revient sur le devant de la scène non pas avec un nouveau parfum anodin, mais avec un engagement visiblement intact. Face au mutisme imposé par Unilever — maison mère de Ben & Jerry’s — sur la question palestinienne, l’entrepreneur lance un sorbet à la pastèque, devenu fruit-symbole de résistance. Une réponse douce, mais directe, à la censure et à l’inaction.

L’initiative naît du constat que le drapeau palestinien, interdit dans certaines zones par les autorités israéliennes, a trouvé en la pastèque une alternative graphique et politique : même rouge, même vert, même noir, même blanc. Cohen, en militant aguerri, s’empare du code pour en faire un message comestible. « Si vous ne pouvez pas hisser un drapeau, vous pouvez toujours manger un sorbet », semble-t-il dire.

   

Ce projet s’éloigne volontairement de l’univers Ben & Jerry’s, désormais contrôlé par Unilever, pour naître sous une bannière indépendante : Ben’s Best. La démarche est à la fois politique et créative. Elle permet à Cohen de court-circuiter les censures internes — la marque ayant refusé, dit-il, de publier des prises de position contre les colonies israéliennes ou pour un cessez-le-feu à Gaza. En septembre, Jerry Greenfield, l’autre moitié du duo fondateur, claquait la porte pour des raisons similaires.

Ce sorbet à la pastèque, encore en conception, veut s’appuyer sur la participation du public. Nom, design, recette : tout est ouvert. Le produit se veut collaboratif, démocratique et porteur de sens. Plus qu’un dessert, un manifeste : une manière de rappeler que l’on peut, même en 2025, faire de la crème glacée un outil politique, à condition d’en avoir le courage.

   

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