Éric Cantona, fidèle à sa réputation de franc-tireur, a une nouvelle fois bousculé le monde du football en appelant à l’exclusion d’Israël de la FIFA et de l’UEFA. L’ancien capitaine de Manchester United s’est exprimé avec force lors du concert « Ensemble pour la Palestine », organisé à l’Ovo Arena de Wembley devant un parterre de personnalités, de Damon Albarn à Benedict Cumberbatch. Pour Cantona, la comparaison est claire : puisque la Russie a été bannie du football international quelques jours après son offensive en Ukraine, Israël devrait subir le même sort après près de deux années de guerre à Gaza.
L’argument de l’ancien international français repose sur un précédent qui a marqué l’histoire récente du sport. Dès février 2022, la FIFA et l’UEFA avaient suspendu la Russie, privant clubs et sélection nationale de toute compétition internationale. Une sanction qui se poursuit encore aujourd’hui, et qui a notamment écarté la Sbornaya de la Coupe du monde 2026. Cantona pointe ainsi ce qu’il considère comme un « deux poids, deux mesures », soulignant que malgré les milliers de victimes recensées à Gaza, Israël reste autorisé à évoluer sur la scène footballistique mondiale.
Face à cette interpellation, Aleksander Ceferin, président de l’UEFA, a réaffirmé sa ligne : ne pas sanctionner les athlètes pour les décisions de leur gouvernement. Une position nuancée mais critiquée, qui met en lumière le dilemme du sport face à la politique. Car si les instances insistent sur la neutralité du terrain, l’ombre des conflits internationaux continue de peser sur les compétitions, et les voix comme celle de Cantona rappellent que le football est loin d’être une bulle hermétique.
Sur le plan sportif, Israël poursuit son parcours malgré la polémique. La sélection nationale vient de s’incliner de justesse face à l’Italie en finale des éliminatoires de la Coupe du monde, tandis que le Maccabi Tel-Aviv s’apprête à défier Aston Villa en Europa League. Mais les déclarations de Cantona, reprises largement dans les médias, relancent le débat : les fédérations doivent-elles rester à l’écart des enjeux géopolitiques ou, au contraire, peser de tout leur poids pour exiger des comptes aux États ?