La 77e cérémonie des Emmy Awards, habituellement synonyme de glamour et de paillettes, a pris une tournure résolument politique cette année. À son arrivée au Peacock Theater de Los Angeles, Javier Bardem a créé l’événement en portant un keffieh, symbole de solidarité avec le peuple palestinien. L’acteur espagnol, déjà connu pour ses engagements humanitaires et ses prises de position publiques, a profité de l’exposition médiatique de la soirée pour dénoncer ce qu’il appelle « le génocide à Gaza ».
Interrogé par Variety, Bardem n’a pas mâché ses mots. Citant les conclusions de l’International Association of Genocide Scholars, il a réclamé des sanctions contre Israël et un blocus diplomatique et commercial, concluant son intervention par un retentissant « Free Palestine ». L’acteur, nommé cette année dans la catégorie meilleur second rôle dans une mini-série, a insisté sur l’urgence d’une mobilisation mondiale, évoquant « les morts et les enfants assassinés » comme un électrochoc pour l’opinion publique.
Son geste n’était pas isolé. Plusieurs personnalités présentes aux Emmy Awards ont elles aussi manifesté leur soutien à la cause palestinienne. Meg Stalter, star de la série Too Much, est apparue avec un sac à main sur lequel était inscrit « Cease fire! », tandis que Hannah Einbinder, récompensée pour son rôle dans Hacks, a profité de son discours de victoire pour dénoncer à la fois la guerre à Gaza, les politiques anti-immigration américaines et, dans un ton plus léger mais tout aussi incisif, soutenir son équipe de football fétiche, les Eagles de Philadelphie.
Cet élan s’inscrit dans un mouvement plus large. Début septembre, Bardem et 1 500 professionnels du cinéma avaient annoncé leur décision de ne plus collaborer avec des institutions israéliennes, en référence au boycott culturel de l’Afrique du Sud durant l’apartheid. Quelques mois plus tôt, à Cannes, l’acteur espagnol avait déjà reproché au monde de la culture son silence face aux violences à Gaza. En choisissant la scène des Emmy Awards pour réitérer son appel, il confirme que la culture, au-delà du divertissement, reste un espace privilégié de contestation et de visibilité politique.
