La science frappe fort : vers la fin du sida en deux injections par an

by La Rédaction

Une avancée majeure vient de bousculer le paysage de la lutte contre le VIH. Aux États-Unis, un traitement préventif révolutionnaire nommé Yeztugo, développé par le laboratoire Gilead, a obtenu l’approbation des autorités sanitaires. Sa promesse ? Réduire à deux injections par an la prévention du VIH, avec une efficacité de plus de 99,9 %. Un bond technologique et médical qui pourrait rapprocher l’humanité d’un objectif longtemps considéré comme utopique : la fin du sida.

Ce traitement repose sur une molécule déjà connue, le lenacapavir, utilisée depuis 2022 dans le traitement des personnes vivant avec le virus. Cette fois, c’est en prévention que la molécule entre en scène. Jusqu’à présent, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) imposait une prise quotidienne de comprimés. Désormais, deux injections suffisent pour offrir une protection presque totale. Moins contraignant, plus discret, et potentiellement plus efficace, Yeztugo s’adresse aux adultes et adolescents de plus de 35 kg à risque de contracter le VIH.

   

Pour Gilead et son PDG Daniel O’Day, ce 18 juin 2025 est un « jour historique » : les essais cliniques sont formels, aucun cas de transmission n’a été enregistré parmi les patients traités. Un résultat inédit, qui place ce traitement à mi-chemin entre la PrEP traditionnelle et un vaccin préventif. Dans un contexte mondial où plus de 39 millions de personnes vivent avec le VIH et où les campagnes de prévention peinent à toucher certains publics, cette simplification radicale pourrait marquer un tournant.

Mais cette avancée n’est pas sans contrepartie. Le traitement, qui sera commercialisé à 28 218 dollars par an, suscite déjà de vives critiques. D’autant plus que des estimations indépendantes publiées dans The Lancet évaluent le coût de production du lenacapavir entre 25 et 46 dollars par an. Cet écart considérable entre coût réel et prix affiché soulève une question cruciale : l’innovation médicale peut-elle tenir ses promesses si elle reste inaccessible à ceux qui en ont le plus besoin ? Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où la pandémie reste active, l’enjeu est aussi éthique qu’économique.

Gilead promet des initiatives d’accessibilité et affirme compter sur une large prise en charge par les assurances. Mais les appels se multiplient pour que ce traitement, salué comme une avancée décisive, ne devienne pas un luxe réservé à quelques-uns. Car si la science semble avoir trouvé un moyen d’enrayer le VIH, c’est désormais la volonté collective de le rendre universel qui en déterminera l’impact.

   

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