SACRÉ ROBOT

by La Rédaction

Série événement de l’année aux USA, Mr. Robot a été couronnée du Golden Globe du Meilleur drama. La série, qui met en vedette Rami Malek et Christian Slater, lui-même meilleur second rôle de l’année, sera bientôt diffusée sur France 2.
Par Abdelhak Najib

On n’a pas attendu le sacre lors de la cérémonie des Gloden Globes 2016, pour découvrir l’une des plus belles séries télévisées du moment. Mr Robot, dès le premier épisode, a marqué son territoire. Scénario au poil, un acteur principal, Rami Malek, qui porte la série sur ses épaules et livre un rôle de composition, qui en fait l’un des tous meilleurs du moment. Le retour au premier plan de l’un des acteurs majeurs des années 90, l’excellent Christian Slater, d’ailleurs recompensé du Golden Globe du meilleur second rôle pour sa magnifique prestataion dans Mr. Robot. Et surtout la trame d’une série déroutante, entre réalités, mondes virtuels, hackers illuminés, dangers de la cyber criminalité, folie passagère, schizophrénie, poids du passé, projection dans un futur, déjà là, bizarre, étrange, effrayant.

Mondes virtuels

Mr. Robot, c’est l’histoire de Elliot Anderson. Un jeune homme très spécial. Space aussi. Un peu fou, largué par les événements. Un jeune homme en retrait, qui vit presque isolé du reste du monde. Il est informaticien à New-York dans une boite qui doit protéger d’autres firmes des attaques des hackers. Elliot Anderson souffre de troubles d’anxiété et de dépression, il est par moment apathique, frileux et sans repères. Il est aussi accro aux médicaments. Ce qui n’arrange pas son cas. Un jour, il est recruté par un certain « Mr. Robot » pour intégrer « Fsociety ». Cette dernière structure est un groupe de hackers qui cherche à détruire les plus grosses banques et entreprises mondiales. Le but déclaré est tout simple: rétablir un équilibre entre tous les humains, surtout entre les riches et les pauvres. Mais tout dérape dans cette entreprise avec d’autres informaticiens, qui sont plus alertes, plus axés sur leur sujet, avec des objectifs précis. Alors que lui, Elliot Anderson, n’a en fin de compte aucun objectif.

Univers parallèles

C’est ce qui rend ce personnage absolument fort dans une série qui casse de nombreux codes des séries modernes où le bien et le mal semblent toujours délimités. Elliot Anderson se laisse aller, se laisse vivre ou plutôt survivre tant l’avenir pour lui semble une coquille vide de sens. Si les créateurs de la série avaient misé sur un héros moderne et manichéen qui a envie de combattre le mal par le bien, ils nous auraient fourgué une dope indigeste. Ce n’est pas du tout le cas ici. Chacun tente de tirer son épingle du jeu face à cette menace grandissante du monde virtuel qui dirige la finance mondiale. Il suffit d’un virus pour faire couler des économies entières, fermer des multinationales et décider du destin de centaines de millions de personnes sur cette terre. C’est là la force de cette série. Garder cette indécision, ce flou, cette absence de clarté de bout en bout, entre ce que vit réellement Elliot Anderson, ce qui ne se passe que dans sa tête( qui lui joue de sales tours), ce que la réalité dicte et impose et les différents mondes virtuels sur lesquels il surfe.Reste que pour que la sauce prenne, il faut un acteur de grand calibre. Et c’est Rami Malek, de parents égyptiens, né et formé aux USA, qui prend tout le poids de la série sur les épaules. Et de belle manière. A l’aise dans tous les registres, il est la colonne vertébrale de cet opus. Juste, précis, subtil, Rami Malek livre un rôle sur mesure, qui aurait dû être récompensé par un Golden Globe. Mais c’est son partenaire de jeu, le grand Christain Slater qui a eu le Globe pour un second rôle de toute beauté.
Quoi qu’il en soit, Mr. Robot est une grande série, avec une première saison qui a placé la barre très haut. Normal que la série arrive à réunir 1,4 million de téléspectateurs en moyenne – dont 640.000 sur la cible des 18-49 ans. C’est aussi l’une des rares séries du moment encensée par la critique. Une saison 2 a déjà été commandée.

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