Marrakech Short Film Festival. Le nouvel ovni « out of the box ».

by La Rédaction

En cette période de pandémie où le secteur de l’évènementiel est à l’arrêt, une lueur d’espoir apparait en ce nouveau rendez-vous cinématographique dédié au court métrage : le Marrakech Short Film Festival. Initié par Ramia Beladel et Thaïs Martin, deux jeunes passionnés conscientes que le court métrage est la base de tout.

Comment est née l’idée de faire un festival de courts métrages ?

Ramia: Je retombais amoureuse chaque année de ma ville (Marrakech) durant le Marrakech International Film Festival, je la trouvait glamour, élégante, cultivée, accueillante et surtout pleine d’allure pour briller en nivaux et nationale et internationale. Je voulais revivre ces moments et surtout invité les Marrakchis (celles et ceux qui aiment Marrakech) à continuer à croire en la magie de cette ville, d’où m’est venue l’idée du festival que Thaïs a orientée vers un format de courts-métrages pour lequel j’étais très motivée.  

Thaïs: Il y a deux mois environ quand nous parlions avec tristesse du fait que le Marrakech International Film Festival n’aurait pas lieu, Ramia m’a proposé de collaborer sur un projet de festival de film. Je lui ai répondu que j’étais partante s’il s’agissait d’un festival de courts-métrages, un format auquel nous n’avons malheureusement pas assez accès ici à Marrakech. 

Alors que le Festival du court métrage méditerranéen de Tanger et le Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan ont tous les deux un focus sur les œuvres produites en région méditerranéenne, le Marrakech Film Festival aura une programmation internationale. 

2. Après le festival du court de Tétouan et Rabat, quelle sera la particularité de celui de Marrakech ?

Ramia: Dés le début, Thaïs et moi nous voulions créer un festival out of the box. Les choses ne peuvent pas rester telles qu’elles étaient avant et après cette crise. Je pense en général que le temps des crises est le meilleur moment pour la remise en question et l’introspection.

Pour ce festival, et vu le contexte de sa création, nous avons opté pour des projections en plein air et nous avons pris la décision de prendre le risque de faire un format de festival qui serait payant, nous croyons fortement au rôle et l’importance de la culture dans la vie quotidienne et il est temps pour que la chose culturelle passe d’une invitation à une contribution.

Quand le public paye il y a un certain engagement de sa part à soutenir mais aussi à admettre que le secteur culturel a aussi un système socio-économique qu’il faut prendre en main.

Et bien sûr nous aimerions avoir un festival à l’image de Marrakech, la glamour, l’accueillante, d’où l’idée d’un tapis rouge que nous allons appeler le tapis amazigh et l’animation musicale après les activités du festival pour aussi donner l’opportunité à quelques artistes de la scène qui ont souffert et qui souffrent encore d’absence d’événementiel.       

Thaïs: Alors que le Festival du court métrage méditerranéen de Tanger et le Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan ont tous les deux un focus sur les œuvres produites en région méditerranéenne, le Marrakech Film Festival aura une programmation internationale. Mais nous donnons énormément d’importance au fait de représenter le cinéma local, et donc la compétition de notre festival est réservée aux courts produits au Maroc. 

3. Comment se porte le court au Maroc ?

Ramia:  On m’a souvent posé cette question mais de le contexte de l’art visuel d’où ma profession, je répondais toujours avec la même réponse: Tout est pour le mieux dans le meilleur du Maroc possible. Cette réponse peut s’étendre aussi pour cette question par rapport au court-métrages…

Thaïs : Comme nous le savons, il est indispensable pour les réalisateurs en herbe de sortir au moins trois courts métrages pour être reconnus comme tels et pouvoir développer des long métrages au Maroc. Pour ceux qui prennent ce format comme une vraie forme d’art à part entière, il est très intéressant de voir leurs premiers pas en tant que cinéaste. Les festivals comme ceux de Tétouan et Rabat font d’importantes contributions au besoin d’encourager ce domaine à croître, et nous espérons pouvoir aussi y jouer un rôle avec notre événement, même si nous commençons à une plus petite échelle. La passion et l’âme y sont!

Un comité présidé par Kamal Hachkar, avec comme membres Tarik Mounim, Daniele J Suissa, Mehdi Sefrioui et  Marie Courtin. 

4. Comment se fera la sélection des films ?

Thais : On a la chance d’avoir avec nous un comité de sélection avec des backgrounds différents mais qui se réunissent tous autour de la créativité. Un comité présidé par Kamal Hachkar, avec comme membres Tarik Mounim, Daniele J Suissa, Mehdi Sefrioui et  Marie Courtin. 

Pour cette première édition du festival, la compétition est ouverte juste pour les films Marocains, mais notre programme sera aussi destiné pour des projections de films internationaux.    

La candidature se fait via notre site web www.marrakechshortfilmfestival.org le dernier délai est le 20 janvier. Les films seront jugés sur l’originalité, créativité, scénario, rythme, structure, personnages, cinématographie et leur valeur de divertissement ainsi que sur l’efficacité du message et la capacité du cinéaste à toucher son public.

5. En quoi la pandémie a affecté vos projets de festival ?

Ramia: la situation de la pandémie nous inspirer à créer ce festival, car je ne sais pas si j’allais  y penser sans ce contexte. Mais bien sûr comme toute activité public, les restrictions sanitaires font que le nombre des festivaliers sera réduit, aussi coté sponsoring on a du mal à trouver des organismes qui ont pas étaient affecté financièrement par la crise, peu être qu’il faut toquer la porte l’industrie pharmaceutique pour cela hhh 

Thaïs: En soi Ramia et moi nous ne serions peut-être même pas lancées dans ce projet s’il n’y avait pas de pandémie. Le vide culturel, ou plutôt le manque de pouvoir aller voir des films et partager l’expérience avec les autres membres du public, a été un élément déclencheur. Bien évidemment pour que notre festival ait lieu il faudra respecter des normes auxquelles nous nous sommes habitués en tant que consommateurs, mais d’un point de vue logistique le fait d’intégrer les règles de distance social et du nombre réduit de personnes etc est une nouvelle épreuve. Mais cela présente aussi une opportunité de créer un nouveau format, « out of the box » comme dit Ramia. Un petit public facilite la conversation et les échanges autour des œuvres présentées, et être en petit comité dans des lieux intimes crée une ambiance décontractée, comme s’il s’agissait d’une soirée « home cinema » chez des amis. Le meilleur endroit pour faire quoi que ce soit à l’époque du COVID19 c’est à l’extérieur, et nous en profitons pour faire des projections à la belle étoile. 

Le meilleur endroit pour faire quoi que ce soit à l’époque du COVID19 c’est à l’extérieur, et nous en profitons pour faire des projections à la belle étoile. 

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